Le tunnel de l’A14 enfin aux normes de sécurité
Après sept ans de travaux, la mise aux normes du tunnel de l’A14 s’est achevée depuis quelques mois. Un chantier d’envergure pour lequel Promat a pu exprimer tout son savoir-faire en tant que spécialiste de la protection passive contre l’incendie.
La première intervention de Promat datait de 2011. A l’époque, un bouclier thermique composé de 248 000 m² de plaques PROMATECT®-T avait été mis en place pour protéger du feu les murs latéraux et le plafond du tunnel de l’A14.
Depuis 2015, une nouvelle phase de travaux a été menée avec comme objectif de sécuriser le réseau de ventilation et de désenfumage du tunnel de la ligne 1 du métro RATP.
Réseau de ventilation et de désenfumage : une installation spectaculaire
Fréquentée par plus de 750 000 personnes chaque jour, la ligne 1 du métro dispose d’un ensemble exceptionnel d’ouvrages de ventilation et de désenfumage qui a pour objectif d’assurer la sécurité et le confort des usagers. «Trente ventilateurs assurent le désenfumage de la ligne 1. Ainsi, au niveau de Puteaux par exemple, deux énormes ventilateurs de 3 tonnes chacun et de 2 mètres de diamètre permettent de générer un flux d’air frais à raison de 60 m3/seconde. En cas d’incendie, ces mêmes ventilateurs (qui peuvent fonctionner en insufflation selon le scénario établi) aspirent les fumées (débit de 90 m3/seconde), qui sont ensuite évacuées via les deux énormes gaines perpendiculaires, aux dimensions imposantes (20 mètres de long, 2,9 mètres de hauteur et de 3,5 mètres de large), qui cheminent le long du plafond du tunnel de l’A14 », précise Cédric Vivien, Responsable Ventilation/Désenfumage Métro et RER à la RATP.
Les exigences actuelles imposaient de mettre ces conduits aux normes de sécurité. Par ailleurs, une convention d’exploitation entre la RATP et la DiRIF exigeait qu’en cas d’incendie, les procédures soient bien appliquées. Compte tenu de leur envergure et des contraintes inhérentes au chantier, l’opération s’avérait plutôt complexe. Malgré les difficultés du projet, les entreprises Promat et Yvroud ont su apporter des solutions techniques sur-mesure, adaptées à la problématique du site.
Contraintes d’organisation
Comme souvent dans ce genre de chantier, un des principaux facteurs à prendre en compte consistait à faire en sorte que les usagers du métro et les automobilistes ne subissent pas les nuisances occasionnées.
Le trafic fût donc interrompu chaque soir entre 23h00 et 5h00 du matin, permettant ainsi, aux équipes de travailler dans des conditions optimales.
Une autre disposition imposait de maintenir le système de ventilation en activité. Les deux ventilateurs ne pouvant être mis hors service en même temps, les travaux se sont donc déroulés pendant deux périodes de cinq mois (de mars à juillet 2015 et de mars à juillet 2016), et les gaines réhabilitées l’une après l’autre.
Un prototype de gaine testé en laboratoire
Le projet qui représentait, pour les entreprises Promat et Yvroud, un véritable challenge, s’est joué en plusieurs phases.
« Pour répondre aux spécificités techniques de ce chantier et garantir l’intégrité du système, nous avons dû mettre au point, un prototype à échelle réduite (de dimensions (L) 7 mètres x (H) 1,2 mètres x (l) 2,4 mètres), afin d’évaluer sa résistance au feu » déclare Hakim Bouzouita, Responsable Activités de l’entreprise Yvroud.
Les essais réalisés par le laboratoire Efectis, sur la base des courbes de température normalisées HCM allant jusqu’à 1 300 °C, étant concluants, Yvroud passe à la conception. Deux gaines grandeur nature sont alors fabriquées avec des plaques PROMATECT®-T de Promat.
Une fois cette phase achevée, l’entreprise Yvroud s’est attelée à la deuxième étape du chantier : la dépose de la gaine. Une opération délicate qui a nécessité des moyens particuliers, comme nous l’explique Hakim Bouzouita : « Quatre nuits ont été nécessaires pour découper les deux gaines de 20 mètres, à raison de 5 mètres par nuit. Un chariot élévateur a permis à nos équipes de supporter le poids de chacun de ces éléments et de les manipuler dans le plus grand respect des normes de sécurité ».
Pour faciliter le travail préparatoire à la mise en œuvre des gaines, le plafond en béton armé a été soumis à un ferro-scannage afin de cartographier avec une extrême précision les parties métalliques agrégées dans la dalle.
Enfin, dernière étape, la pose des gaines. « En amont du chantier, nos équipes ont dessiné et fabriqué l’ossature métallique en forme de « U », puis on a pré-découpé les plaques PROMATECT®–T. Transportées sur le chantier, elles s’assemblent et se montent comme un “puzzle“ pour être ensuite directement fixées sur la structure pré-percée» indique Hakim Bouzouita.
La constitution des gaines devait garantir, en cas d’incendie, une résistance extérieure au feu très élevée de niveau N3 (HCM 120 °C/CN 240) et assurer, à l’intérieur des gaines, une protection thermique aux fumées chaudes de niveau N1 (CN 120).
Répondant parfaitement à ces hautes exigences, 2 000 m² de plaques PROMATECT®-T de Promat (largeur 1,20 m, longueur 2,5 m), renforcent la structure du système de désenfumage et de ventilation.
Un choix déterminant qui permet également de réduire les épaisseurs de protection contre l’incendie jusqu’à 50 % : en effet, le nombre de plaques utilisées a pu être réduit au maximum.
Désormais aux normes de sécurité, le tunnel de l’A14, a pu être ouvert de nouveau aux camions en avril 2015.